lundi 30 août 2010

Rêveries d'un consommateur ordinaire: Le choix.

          Alors que je marchais sur le chemin du retour d'un périple qui m'avait conduit jusqu'à la boite au lettre locale par un beau lundi ensoleillé, je m' aperçu avec une stupéfaction toute relative que mon gosier était aussi sec qu'une momie lyophilisée, aussi décidais-je d'acheter un soda caféiné. Je me dirige donc vers la supérette la plus proche, et ce fut la que je pris conscience d'une chose: notre vie moderne n'est en rien plus simple ni plus confortable que celle de nos ancêtres poilus, et je m'explique.
          Tout d'abord mon arrivée au rayon boisson sucrée, je suppose qu'un taulard ayant tiré sa peine de trente ans ferme et débarquant fraichement à De Wallen me comprendrait, je n'ai qu'un euro et vingt cents, toutes ces bouteilles alignées devant moi, fraiches, pétillantes, humides... Et puis arrive doucement en crescendo la morale comme les cordes dans ''Uranus'': «Vas-tu vraiment prendre un Coca-Cola et ainsi détruire la planète, regardes juste ici le petit soda local qui permettrait à un honnête citoyen Français, Môôôsieur, de faire vivre sa petite famille! Penses au petit Gustave!», «Ahhh ok, tu cautionnes la destruction de la foret Amazonienne, très bien... Rendez vous en Enfer avec le Colonel Sanders!», aspartame où sucre, cancer où cholestérol, pilule bleue ou rouge même si le rapport n'est pas évident c'est une vraie question.
           Je sais ce que vous allez me dire, j’exagère, et tuer un Mammouth avec un caillou et un chou-rave n'est pas une sinécure, mais ils n'avaient ni le choix, ni de choix à faire, et la nuance est intéressante, le premier Mammouth est le bon, on n'avait pas encore inventé la morale à l'époque, ni le casque à boisson.
Faim = Mamouth + Cailloux.
          Ma gorge sèche et l'infirmier au dessus de moi me firent revenir à la réalité, j’étais toujours là, paniquant devant les rangées sans fin de boissons, je commence à suer à grosses goutes, il faut que je me décide je suis là depuis près de dix minutes, en temps préhistorique cela fait trente kilos de viande, une couverture chaude, et deux brosses à dents dans la besace de notre ancêtre et son beau frère, George. Je tend mon bras, tremblant comme une feuille, je bloque ma respiration. Je saisi enfin la bouteille sur laquelle j'avais jeté mon dévolu, et me dirige pleins de remords vers la caisse, un ourson blanc comme la neige me regarde les yeux pleins de larmes, il est sur un petit bout de glace fondant qui dérive dans une Amazonie en feu, je crois même apercevoir le petit Gustave, pendu, là bas. Mon dieu. Il me reste heureusement les Hot-Wings.

La suite... prochainement!